Dans la série « quelle drôle d’idée », ce qui m’a donné envie, d’aller à Toulouse, en regardant l’émission Échappées Belles, est le passage consacré au jardin japonais : ) J’avais en mémoire le jardin d’Albert Kahn visité pendant mes années parisiennes et si j’ai un fort intérêt pour le tourisme urbain, paradoxalement je finis toujours par rechercher un de leurs poumons verts.
Le jardin japonais de Toulouse est sans doute moins incontournable qu’un de ses musées, églises ou hôtels particuliers mais si vous cherchez un endroit apaisant où vous posez sur un banc pour bouquiner et admirer les merveilles de la nature, je vous conseille vivement de vous y rendre. Le coin autour n’a rien de charmant (grand boulevard, grands hôtels) mais il reste proche du vieux Toulouse même à pied (et si vous préférez prendre le métro, il est juste à côté de l’arrêt Compans Cappareli ).
Quand nous sommes arrivés à sa porte (toute récente, elle existe depuis le mois d’avril 2019), un jardinier ramassait les feuilles mortes avec une sorte d’aspirateur à main au niveau sonore élevé. Niveau de zénitude : difficile à atteindre (heureusement cela a été de courte durée).
Je ne vais pas vous la jouer spécialiste des jardins japonais : j’ai lu les panneaux informatifs présents dans le pavillon de thé. Ils expliquent tous les éléments de ce jardin qui a le label « jardin remarquable » : un jardin sec, une île Grue, une île tortue, neuf rochers, un lac, un pavillon de thé, une cascade sèche, un pont rouge, une lanterne, une île du Paradis, un mont Fuji, les pierres de trois saints.
Le monde minéral, le monde aquatique et le monde végétal sont mis en scène comme dans les jardins japonais existants à Kyoto entre le 14ème et 16ème siècle.
Ce qui est assez fascinant est que chaque chose présente dans ce jardin a une signification. Les arbres, par exemple, marquent le passage des saisons :
-les cerisiers et les pruniers sont cultivés pour la beauté de leurs fleurs au printemps (il y a d’ailleurs une fête des cerisiers dans ce jardin)
-pour que la coloration automnale des érables soit parfaite, leur ramure est éclaircie par la taille
Nous y étions assez tôt le matin. L’inconvénient est que le ciel ne s’était pas encore levé et qu’il aurait été sans doute encore plus beau avec du soleil et du ciel bleu. L’avantage est qu’il y avait peu de monde dans ses allées et donc une atmosphère très paisible (une fois que l’aspirateur à feuilles s’est tu)).
J’ai été fascinée par le travail de taille sur les arbres. Ces tailles en nuage (il n’existe pas de réelle traduction française) sont regroupées en Tamazukuri, Danzukuri, Kaizukuri, Takanshitate…
Bien entendu le pont rouge n’est pas là par hasard. Il symbolise un espace de transition à l’élévation spirituelle et rend accessible l’île, symbole du Paradis. Sa courbure en demi-cercle suggère, par son reflet dans l’eau, le disque lunaire.
En flânant dans ce jardin qui n’est pas très grand, chaque pause offre un nouveau point de vue sur le lac (où il y a de gros poissons), le pont, le pavillon, de nouveaux reflets dans l’eau, une nouvelle palette de couleurs….et au bout de quelques minutes, on oublie qu’on est à Toulouse.
Si j’habitais à Toulouse, voilà une endroit où je viendrais lire et observer le rythme du temps, les lumières changeantes.
Cela m’a donné envie de découvrir d’autres jardins remarquables en France. Si vous en avez à me conseiller, n’hésitez pas à laisser un commentaire.
4 Comments
Merci pour la découverte. La prochaine fois que j’irai à Toulouse, je m’y arrêterai. J’aime beaucoup les jardins japonais. C’est ce qui m’a le plus marqué lors de mon voyage au japon. mais j’ai aussi visité de magnifiques jardins japonais à San Francisco et Buenos Aires.
Bonne journée.
on s’y sent particulièrement apaisée je trouve
bonne journée
j’adorerais y flâner aussi !
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