Samedi dernier, nouveau tour à la pêche aux canards (vivement qu’elle finisse cette fête, on ne peut pas faire trois pas dehors sans que le chérubin réclame à corps et à cris « maison hantée, maison hantée »). Quand le moment de choisir le cadeau sonna, l’homme eut une brillante idée :
– et si on lui prenait un poisson rouge?
– il est trop petit pour avoir un animal !
– j’en ai eu un moi quand j’étais gosse et j’aimais bien ça
– on n’a pas d’aquarium
– pour 5 euros, tu as droit au poisson avec l’aquarium
– je te préviens je ne m’en occuperai pas
Pendant ce temps-là, signalons que le chérubin n’avait cure des arguments pour ou contre l’acquisition d‘un poisson, occupé à désigner le tambour qu’il avait déjà gagné lors d’un tour précédent (et déjà cassé, car pour 3.5 euros il n’y a pas de miracle c’est de la camelote).
Je cédais finalement aux sirènes paternelles et nous voilà de retour avec un nouveau pensionnaire. Dans le quart d’heure qui suivit, je réalisais qu’il n’avait rien à se mettre sous la dent (et l’homme partit aussitôt s’enquérir de la nourriture pour poisson), qu’il y aurait un souci de mode de garde si nous devions partir en vacances plus qu’un week-end et que voir cette bestiole tourner comme une malade dans son bocal me faisait flipper. Le chérubin, lui, voulait lui faire un bisou.
L’homme eut la main très lourde sur la ration quotidienne de boulettes et me voici en train de récupérer l’excédent flottant à la surface de l’eau avant que le poisson ne nous fasse une crise de foie ….cela ne l’empêcha pas de produire une quantité astronomique de déchets en suspension dans son eau puante…ce qui, de bon matin, eut l’effet de me couper tout net mes élans petit déjeunesques.
Après avoir nettoyé et changé l’eau du bocal, l’idée de me débarrasser de notre nouveau locataire commença à germer dans mon esprit malsain. Je me renseignais sur la vie passionnante des poissons rouges et assénais à l’homme que l’espace vital dans laquelle nageait cette pauvre bête était bien trop restreint, qu’il fallait songer à acheter rapidement un filtre, des plantes vertes et autres décorations pour qu’elle fasse mu-muse.
L’homme, loin de se décourager, imaginait dans un délire total un grand aquarium avec plusieurs poissons…Jusqu’au lendemain matin, où déjà à la bourre pour partir au travail, je le sommais de s’occuper de SON poisson, qu’il ne pouvait laisser dans son eau crasseuse en train de se fracasser contre les parois du bocal en signe de désespoir.
C’est ainsi que fut signé l’arrêt de mort du poisson rouge…ne m’obligez pas à vous raconter comment, la plaie est encore trop vive et je ne voudrais pas avoir à m’expliquer avec la SPA )
Et vous, vous avez des animaux domestiques chez vous?