On compare cette série à Downton Abbey et Entourage, n’ayant vu aucune des deux, j’ai plongé avec d’autant plus d’enthousiasme et sans risque d’overdose britannique, dans la saison 1 de Mr Selfridge. L’intrigue est construite autour du personnage de Mr Seldfridge, américain qui débarque à Londres en 1909 avec sa famille pour ouvrir un grand magasin portant son nom sur Oxford Street. D’épisode en épisode, on suit sa trajectoire, sa façon de manager, ses idées souvent brillantes pour créer la surprise et l’animation et au final doper les ventes. Autour de lui, gravite toute une série de personnages liés aussi bien à sa vie privée qu’à sa vie professionnelle.
J’avoue que la première impression n’a pas été particulièrement bonne, le générique n’étant pas très réussi voire ringard aussi bien par sa forme que par la musique. Comme pour toute série, il faut laisser le temps à l’ambiance, au décor et aux personnages de s’installer. Je n’avais pas d’avant goût de l’épisode suivant avec le fameux « next time » mais j’ai pourtant eu du mal à m’arrêter après avoir vu deux épisodes (chacun durant 1h).
Mr Selfridge incarne le self-made man qui livre corps et âme à son travail, séducteur au sourire carnassier susceptible de vendre n’importe quoi à n’importe qui, incapable du moindre repos et passant son peu de temps libre entre ses maîtresses. Sobriété ou cabotinage, Jeremy Piven joue sur les deux registres, manquant de fait de subtilité dans l’interprétation mais traduisant peut-être l’état d’esprit d’un homme qui oscille toujours entre bouillonnement et abattement.
Si sa femme Rose semble au début de la saison 1 prête à le suivre sagement et avec adoration dans son ascension, on comprend rapidement qu’elle est à l’étroit dans son costume de « femme de… » et qu’elle aimerait trouver un moyen d’exister en dehors de lui et de sa réussite sociale. Sa rencontre avec un jeune peintre (traitez moi de cougar si vous voulez mais il est vraiment vraiment charmant mais jeune… fougueux, passionné mais jeune…parfait dans le rôle du potentiel amant) la réveille. Elle semble saisir soudain combien les infidélités de son mari qui n’a pas la délicatesse de rester discret peuvent être humiliantes pour elle.
le fameux peintre anglais, l’accent irristible en moins
Lady Mae est issue de l’aristocratie anglaise, elle a ses entrées partout à Londres et va faire jouer ses relations pour financer les projets de Mr Seldfrige et l’introduire dans son cercle très fermé. Indépendante (elle s’arrange pour vivre loin de son mari la plupart du temps tout en bénéficiant de son train de vie), elle a le chic pour balancer ses quatre vérités aux personnes qu’elle croise tout en affichant un sourire moelleux. Cette mondaine s’offre des amants comme s’il s’agissait de jouets mais apprendra que malgré son argent, on peut lui résister. C’est aussi une femme moderne qui épouse la cause des suffragettes.
A la galerie des « puissants » vient se joindre et se mêler celle des employés du grand magasin. Vendeuses, chefs de rayon, décorateur, responsable du personnel, comptable, c’est tout l’organigramme d’une organisation dans les années 1900 qui se dessine avec ses spécificités (les vendeuses doivent être célibataires, une fois en couple elles n’ont plus le droit de travailler !) et ses ressemblances avec le monde du travail actuel. C’est un des aspects les plus réjouissants de la série.
Agnès Towler est une jeune fille réservée et discrète mais qu’on devine pleine de ressources. Au fil des épisodes, elle va bénéficier d’une ascension sociale du fait de son talent créatif vite repérée par Mr Selfridge. Roger Grove est ce qu’on appelerait aujourd’hui un DRH, bourru en apparence mais très humain dans ses décisions. Il entretient une liaison tenue secrète avec une responsable de rayon et l’évolution de leurs relations est une des trames que l’on suit avec plaisir.
Histoires d’amour, destins individuels, peinture d’une société à la veille de la première guerre mondiale et de ses bouleversements, Mr Selfridge marie ces ingrédients de manière à ce qu’on ait envie de connaitre la suite tout en introduisant à chaque épisode un invité spécial (Louis Blériot, Sir Arthur Allan Coyle, le Roi…) pour donner plus de rythme à l’ensemble. Il manque néanmoins un petit je ne sais pas quoi pour que je me laisse emporter par l’émotion (un jeune peintre plus présent à tout hasard ? )).
J’espère que la saison 2, diffusée à partir de ce soir sur OCS, gagnera en nuances et finira par me convaincre totalement.
( Crédits photos : ITV studio )
13 Comments
Ca me tente bien! Mais je rêve ou j’ai aperçu un acteur français dans ce casting?
tu n’as pas rêvé, il y a bien un français qui jouait dans …Sous le soleil 🙂
Ca me donne envie déjà de voir la saison 1 ! Saurais-tu où l’on peut la voir stp ?
Merci et bonne journée
il me semble que tu peux la regarder sur OCS go
Il y a eu une série très similaire, anglaise aussi, mais je ne me souviens pas du nom pour l’instant … Je jetterai un oeil à celle-ci, j’aime bien les séries british !
moi aussi avec ce délicieux accent en prime
Malgré le « je ne sais quoi », il me plairait bien de le voir ! Il y a un peu des romans que j’adore… « Chéri », « Au bonheur des dames », « Quelle époque ! »…
ça y est, j’ai retrouvé le nom de la série, c’est « the paradise » … l’histoire aussi d’un magasin, sensiblement à la même époque (The Paradise étant le nom du fameux magasin) http://www.bbc.co.uk/programmes/p00wwnjl
ok super merci !
Je ne connais pas mais pourquoi pas. Je tenterai la saison 1 , on verra bien si j’accroche ^_^
tu me diras si tu as aimé ?
Si je peux me permettre : REGARDE Downton Abbey ! Ne serait-ce que pour pouvoir déguster de nouveau scones et flap jack arrosés de litres de thé 🙂 !
mais oui tu as raison, je suis juste un peu « découragée » par le fait qu’il y ait autant de saison mais je suis sûre que ça me plairait !