Une fois n’est pas coutume, je partage aujourd’hui des lectures qui n’ont pas été des coups de cœur et qui font toutes partie de la rentrée littéraire 2016.
Beaux rivages de Nina Bouraoui
Nina Bouraoui s’est elle faite quitter pour écrire un livre entier sur la rupture amoureuse, là n’est peut être pas la question. En tous cas elle maitrise son sujet, décrivant dans le détail toutes les étapes par lesquelles elle passe avant un jour d’accepter vraiment que c’est fini.
Certaines femmes plongent dans la folie (c’est le thème du livre sorti en poche Les jours de mon abandon d’Elsa Ferrante que je n’ai pas encore lu mais qui est dans mon PAL), d’autres dans la colère, la protagoniste, elle, est totalement obsédée par l’autre, celle qui l’a remplacé et dont elle lit le blog. Hormis lorsqu’elle travaille, elle ne pense qu’à lui, qu’à leur couple et se laisse glisser peu à peu dans la dépression.
Même si la rupture amoureuse est un thème universel, j’ai trouvé le livre trop nombriliste pour qu’il reste gravé dans ma mémoire.
I love Dick de Chris Kraus
J’ai une grosse faiblesse : dès que je lis à propos d’un roman qu’il est épistolaire, j’ai absolument envie de l’avoir entre les mains. Je suis probablement victime du syndrôme « Les liaisons dangereuses », un de mes livres préférés. Malheureusement difficile d’être à la hauteur de ce chef d’oeuvre et I love Dick n’a pas fait exception. Je pensais m’offrir des heures de lecture de courriers passionnés, enflammés. J’ai vite eu l’impression d’un truc branché où il est question de « romantisme abstrait » (ne me demandez pas de vous expliquer, j’en suis incapable) ou de « baise conceptuelle » (baise virtuelle je vois encore mais baise conceptuelle, c’est plus flou) et de performance façon Sophie Calle….bref à des années lumières, même transportées à l’époque moderne, des lettres de Laclos.
Pour faire l’amour d’Howard Jacobson
Il parait que Pour faire l’amour d’Howard Jacobson est un roman érotique. Personnellement l’idée, malgré le titre, ne m’a pas effleuré l’esprit une seule fois en le lisant tant il est cérébral et si peu sensuel (en tous cas pour moi). Je suis passée peut être à côté de l’histoire de cet homme qui ne trouve rien de plus excitant que d’imaginer sa femme avec un autre homme et si possible avec un autre homme qu’il a « choisi » lui même puis poussé dans les bras de sa chère et tendre.
La succession de Jean Paul Dubois
Peut on avoir un avis éclairé sur un roman que vous avez trouvé déprimant et qui vous a donné envie, au moins l’espace de quelques heures, de mettre la tête dans le four ? C’est la question que je me pose depuis que j’ai lu le dernier roman, La succession, de Jean-Paul Dubois. Je ne sais pas comment il a été « reçu » « ressenti » par d’autres lecteurs, peut être n’était je pas en bonne disposition le soir où je l’ai fini.
Dans ce roman, on retrouve certaines obsessions de l’auteur : un père absent mais pourtant pesant sur le présent, l’attachement aux chiens, la passion des voitures, un goût pour l’absurde. De cet auteur, j’avais beaucoup aimé Une vie française (pas forcément très optimiste non plus) et dans un tout autre style Vous plaisantez Monsieur Tanner ? Ses autres romans m’ont moins marqué.
Cette fois, on suit la vie de Paul, un joueur de pelote basque installé à Miami, après avoir fui une famille pour le moins peu ordinaire et comme marqué par le sceau du malheur. Paul connaitra quelques années de bonheur mais forcé de rentrer en France à la mort de son père, son destin en sera chamboulé pour toujours.
Je n’arrive guère à en dire plus à son sujet, j’ai trouvé l’histoire qu’il a avec une femme beaucoup plus âgée que lui très belle. Si vous l’avez lu ou que vous le lisez, j’aimerais beaucoup savoir s’il vous a sapé le moral…ou pas : )
Prochaine chronique livre : un roman sur Claude Monet
2 Comments
C’est enthousiasmant dis donc!
Le Dubois serait bien le seul à me tenter, malgré ton histoire de tete dans le four (un jour où je suis en forme bien sûr, à éviter en période pré menstruelle donc lol)
c’est l’idée de déterminisme (un destin tracé contre lequel finalement le personnage principal ne peut pas grand chose) qui m’a, je pense, « déprimé » (et puis la fin ) mais en même temps il y a de l’humour et la plume de Jean Paul Dubois qui est un vrai raconteur d’histoires