Ouf un roman policier qui ne parle pas d’enlèvement d’enfant (j’exagère comme souvent mais je suis sûre que si on faisait des statistiques, ce sujet ressortirait dans le top 5 des intrigues des dernières années). Est ce cela qui m’a décidé à lire Un cri sous la glace ou ce fameux bandeau marketing annonçant l’auteur comme la nouvelle coqueluche du polar scandinave ? Ce n’est pas le titre en tous cas (compliqué de ne pas tomber dans les clichés en matière de titre de polar tout en donnant envie au lecteur en quelques mots d’ouvrir le livre).
L’histoire ? On retrouve dans la maison d’un homme d’affaires, Jesper Orre, le cadavre d’une femme, la tête tranchée. Personne n’arrive à l’identifier et Jesper Orre, introuvable, est le premier suspect.
L’auteur invite le lecteur à progresser dans l’intrigue à travers 3 voix différentes qui se succèdent selon les chapitres : la voix de Peter, flic taciturne hanté par ses échecs personnels et son incapacité totale du moindre engagement; la voix d’Emma, employée de Jesper avec qui elle s’est fiancée; la voix de Hanne, profileuse qui cache un secret.
Peter et Hanne se retrouve en tandem pour enquêter alors qu’ils ne se sont pas reparlés depuis leur rupture amoureuse il y a 10 ans.
Ce qui fait la force d’Un cri sous la glace, hormis sa construction et son twist final assez bluffant, ce sont les personnages. Peter est loin d’être un super héros (et cela tombe bien, je n’ai jamais trouvé intéressant les super-héros), Hanne n’est pas une profifeuse sexy de 25 ans mais une femme de 50 ans atteinte d’une maladie et le profil d’Emma s’épaissit au fur et à mesure que le livre avance.
Je ne vais pas vous mentir, j’étais peut être plus intéressée au départ par les relations homme-femme dont il est question dans ce livre (celle de Hanne et de son mari odieux, celle de Hanne et de Peter, celle d’Emma et de Jesper) que par la résolution de l’énigme. N’empêche que je me suis bien faite balader par Camilla Grebe et rien que pour cela, je vous conseillerais Un cri sous la glace.
Je pose ma main sur sa hanche saillante et inspire son parfum de cannelle mêlée de sueur. Cet instant est si parfait, si précieux. Pur comme de l’eau de source, ou comme l’air froid des falaises au bord de mer après une grosse averse. Un instant lumineux à conserver jalousement, pour qu’ils tiennent compagnie à toutes les merdes qui se bousculent dans les méandres de ma mémoire.
Camilla Grebe n’est pas dans la liste des auteurs invités dans le cadre de Quais du Polar qui se tient ce week-end à Lyon mais bien d’autres seront présents dont Caryl Ferey (mapuche , pourvu que ça brule ), Colin Niel (Seuls les bêtes), David Vann (j’ai lu récemment Aquarium mais je n’ai pas eu le temps de le partager ici) , Marcus Malte , Michel Bussi (Nymphéas Noirs), R.J.Ellory .
N’hésitez pas à aller faire un tour sur la section réservée aux auteurs sur le site de la manifestation, pour chacun d’eux, se trouve une fiche avec, entre autres, leurs polars fétiches…pour encore plus d’idées de lecture.