Je n’arrive pas à me souvenir par quel titre j’ai connu Riad Sattouf. La série Pascal Brutal était présente dans les bacs de la médiathèque où je bossais alors mais je crois que la rencontre a eu vraiment lieu avec Retour au collège. Je me suis tellement reconnue dans les pages consacrées à l’E.P.S. et j’ai trouvé cela vraiment très drôle. Comme avec tout auteur apprécié, j’ai suivi son actualité pour ne pas rater ses parutions et c’est ainsi que j’ai lu, les tomes 1 et 2 des cahiers d’Esther. De manière identique aux volumes précédents, Les cahiers d’Esther : histoire de mes 12 ans, ont été écrits d’après les histoires vraies racontées chaque semaine à Riad Sattouf par une écolière Esther.
Sauf que si je racontais les 52 semaines de la vie de mon fils (qui est aussi en 6ème comme Esther au début du tome 3 se terminant par son entrée en 5ème), je ne suis pas sûre que cela soit aussi riche en thèmes abordés et fort probablement bien moins drôle. La vie de mon fils n’est pas sinistre mais Riad Sattouf a un vrai talent pour scénariser le quotidien (et j’imagine le romancer en partie) et pour y apporter de l’humour avec les expressions et les physiques de ses personnages.
J’ai dévoré Les cahiers d’Esther : histoire de mes 12 ans en deux soirs mais il faudrait savoir faire preuve de moins d’impatience et s’offrir juste une double page au coucher pour être sûre de rire au moins une fois chaque jour.
Ce n’est pas pour autant forcément léger (d’ailleurs peut-être qu’on rit plus de ce qui nous effraie…vous avez 2 heures )) : les deux pages sur l’attentat ou les exercices spécial attentat dans les écoles me glacent autant que lorsque mes enfants me racontent ce qu’on leur demande de faire en cas d’attaque terroriste, il est pas mal question de politique, de religion, de la place de l’argent (Esther va dans un collège privé où elle est visiblement une des rares pauvres -entendre classe moyenne – les gamins ont tous un iphone et touchent 500 euros d’argent de poche par mois !)
Comme dans les volume précédents, c’est à la fois un instantané de la société et le portrait d’une enfant qui grandit et que je trouve particulièrement imaginative comme dans les illustrations ci-dessous (elle imagine des déesses avec des super -pouvoirs).
Autre chose qui m’a beaucoup frappé dans ce tome 3 : Esther a un regard très dur sur les garçons qu’elle associe à la violence mais elle se rapproche de son frère par rapport aux précédents volumes.
Si Riad Sattouf était en face de moi (et que soudain j’oubliais ma timidité) je lui demanderais quelle est la part de lui dans les cahiers d’Esther : est ce qu’il suggère des thèmes à Esther en début de discussion ? est qu’il oriente l’échange? est ce qu’il pose des questions avec une idée en tête ou est ce qu’il la laisse raconter librement sa semaine ? est ce que la place de la mère, peu présente comme dans l’Arabe du futur par rapport au père, correspond à ce que vis vraiment Esther ou au point de vue adopté par l’auteur ?
Enfin si les cahiers d’Esther : histoire de mes 12 ans raconte ce qui se passe dans la tête d’une écolière, on peut se reconnaitre parfois dans d’autres personnages comme dans cette planche consacrée à la maladie. Le père d’Esther manifeste la même obsession (crainte) que moi pour la gastro (dans la série névrose, je souffre d’émétophobie ou peur de vomir, du coup je préfère 10 grippes à une gastro ), il se comporte alors en véritable tyran du microbe avec son entourage….et dans la case finale toute la famille se retrouve malade.
Bref à peine terminé Les cahiers d’Esther : histoire de mes 12 ans , on aimerait lire la suite !
Édit 1 : le gâteau au chocolat était sensé être un fondant baulois. La recette indiquée 25-30 minutes de cuisson, je l’ai laissé à peine 20 minutes et il était archi trop cuit. Je sais que quand on veut tuer son chien, on l’accuse d’avoir la rage mais là vraiment mon vieux four premier prix s’avère de plus en plus souvent capricieux et totalement inadapté à des températures précises exigées par la pâtisserie. Bref cela me frustre !
Édit 2 : le thé sur la photo de Une provient de Torü et comme à chaque fois que j’ai acheté du thé là-bas j’ai été très bien conseillée et jamais déçue. Le thé en vrac est en plus moins cher que chez des grandes marques connues et pour une qualité, qui pour moi, est largement équivalente, si ce n’est supérieure.
Mes thés chouchou : le oolong marrons (que vous pouvez boire à n’importe quelle heure), le thé des neiges (une petite merveille et cette odeur quand on ouvre le paquet !), la tisane des farfadets (une tisane qui a du goût sans que cela fasse chimique), le Earl Grey Deluxe superstar (parfait pour le petit déjeuner).