A chaque fois que j’entre dans une librairie, j’ai envie de repartir avec une pile de livres, j’aime lire les bandeaux coup de cœur des libraires (je me suis peut être plantée plus jeune, j’aurais peut être du être libraire et pas bibliothécaire mais j’imagine que le métier de libraire est aussi décevant que celui de bibliothécaire dans le sens où il ne consiste pas à être « payé » pour lire des livres ) et le temps semble s’arrêter. Bref samedi alors que je flânais dans les rayons d’une librairie indépendante lyonnaise, j’ai pensé à cette année de lecture qui s’achevait et je me suis dit que plutôt qu’un grand récapitulatif, j’allais écrire sur les livres qui m’avaient vraiment marqué en 2017 (option flemme diront les mauvaises langues).
Au final il n’en reste pas tant que cela (peut être à cause de ma mauvaise mémoire mais pas que )). Elena Ferrante et sa saga italienne fait indéniablement partie de ceux là. Si vous avez du mal à entrer dans l’histoire (le volume 1, L’amie prodigieuse, est très axé sur l’enfance, c’est celui dont on a le plus parlé mais des 3 tomes, rétrospectivement, c’est celui que j’aime le moins), accrochez-vous et ensuite ne laissez pas trop passer de temps entre les différents tomes pour garder le souvenir des différentes familles et personnages.
En savoir plus ? Le nouveau nom ; Celle qui fuit et celle qui reste
Impossible de ne pas citer Philippe Jaenada et La serpe qui a une plume, un sens de l’humour, une façon de mêler petite et grande histoires et un art de la digression uniques. J’ai rarement eu autant de plaisir de lecture qu’avec ce roman ou avec La petite femelle.
Sans consulter les titres lus mois après mois (en général je note ce que j’ai lu ou vu au cinéma dans mon agenda papier), j’ai repensé à Comment vivre en héros ? de Fabrice Humbert, peut être parce que son axe narratif était original (comment une décision peut avoir des répercutions sur toute une vie), peut-être parce qu’il nous interroge sur la notion de courage et de lâcheté (dans telle ou telle situation, comment aurions-nous agi ?) ou parce qu’il suit la vie d’un homme et des siens sur des décennies et que j’ai toujours aimé ce genre de fil narratif (il y a un côté Une vie de Jean-Paul Dubois dans ce livre).
Enfin rayon roman, Un jour tu raconteras cette histoire de Joyce Maynard, n’est pas un livre qu’on referme et qu’on oublie. Est ce que le « contexte de lecture » a une incidence sur la façon dont on « accueille » un livre? Je l’ai lu en Bretagne, dans une chambre avec vue sur la mer, l’esprit pollué par aucune préoccupation quotidienne (les vacances quoi), plus sereine que je ne le suis jamais à Lyon. Si vous êtes victime de déprime saisonnière et que vous êtes, comme moi, en manque de luminosité et de soleil, reportez cette lecture à plus tard ou lisez un des autres titres de Joyce Maynard (Un long week-end; L’homme de la montagne), la plume de cet auteur vous donnera sûrement envie d’y revenir.
J’aurais aimé citer un ou deux polars qui m’ont filé des sueurs froides, empêché de dormir mais tous les titres auxquels je songe datent d’autres années. J’ai été plus enthousiasmée par les bandes dessinées qui ont atterries sur ma table de chevet : Les cahiers d’Esther et Dans la combi de Thomas Pesquet dont je vous parlais très récemment mais aussi Les nouvelles de la jungle, L’arabe du futur 3 ou Le journal de mon père.
Mauvaise passe
En novembre j’ai enchaîné les lectures qui m’ont laissé « en dehors » : Me voici de Jonathan Safran Foer (qui a eu de très bonnes critiques) m’a perdu en cours de route pourtant tous les ingrédients étaient là, l’histoire de tueur à gages de Lawrence Block dans Tue-moi, n’était pas déplaisante mais c’est comme si j’avais attendu tout le livre un rebondissement qui n’est jamais arrivé, le dernier roman de Delphine de Vigan Nos loyautés ne m’a pas du tout convaincu alors que j’avais été manipulée par son précédent livre D’après une histoire vraie, j’ai abandonné Malin et malin et demi de Richard Russo alors que j’étais persuadée que je n’allais pas le lâcher et je n’ai pas retrouvé dans La mise à nu de Jean-Philippe Blondel ce que j’avais aimé dans 06h41, Un hiver à Paris ou Et rester vivant. Bref une mauvaise passe de lectrice …
Lectures en cours
Je finis l’année avec un pavé (812 pages), Une vie comme les autres d’Hanya Yanagihara. Il ne m’a fallu pas plus qu’un début de description (« ce roman balaie plusieurs décennies de la vie de quatre amis de fac venus conquérir New York « ) pour avoir envie de me plonger dedans. Comme j’étais un peu perdue au début, j’ai pris des notes dans un carnet sur chacun des protagonistes comme je le fais trop rarement (je n’écris jamais dans les livres et vous, vous le faîtes ?). Il parait que ce roman se lit comme on regarde une très bonne série : une fois qu’on est dedans, on a du mal à s’arrêter. Pour l’instant je n’en suis qu’au début (page 70) mais j’ai déjà ressenti combien l’auteur « aime » ses personnages et il y a de fortes chances que je vous reparle de ce roman en 2018.
En parallèle et comme je ne pouvais pas emporter ce gros livre dans mon sac à main (non je ne suis toujours pas passée à la liseuse, c’est mon côté « vieux jeu »), j’ai commencé L’Origine de la violence (qui a été adapté en film…visiblement très mauvais) de Fabrice Humbert dont je vous ai parlé plus haut. Le pitch ? Un professeur dans un lycée visite, un jour, avec sa classe un camp de concentration et sur une photo, est frappé par le visage d’un prisonnier tant il ressemble à son père. Il se lance alors dans une grande enquête sur cet homme. La suite je ne peux pas vous raconter d’abord parce que si vous connaissez toute l’histoire, le livre n’aura plus beaucoup d’intérêt et puis je n’ai pas pu aller beaucoup plus loin jusqu’à présent (j’ai toujours l’espoir de lire en train oubliant …mes enfants « on fait des mots fléchés ? » )).
Et vous, quels sont les livres qui vous ont marqué cette année ? avec quels titres terminez-vous l’année ?
12 Comments
Damned! En lisant ton article, je me disais que j’étais incapable de me rappeler ce que j’avais lu exactement cette année qui correspondrait à des livres sortis cette année.
Niveau roman, je n’achète jamais de nouveautés, ou très rarement. C’est souvent du livre de poche. Et cette année n’a pas été une grande année de lecture pour moi à ce niveau. Rien qui m’a transcendé, oui, je sais, c’est triste!
Mais du coup, je me suis rabattu sur les BD, et donc j’ai essayé de faire le point et en y réfléchissant, j’ai lu pas mal de bouquins qui là-aussi ne datent pas de cette année!
Mais j’en ai heureusement quelques-uns sous le coude!
Je pense ainsi à Lewis Trondheim et son nouveau Lapinot que j’ai adoré! Pour différentes raisons: d’abord le plaisir de retrouver le personnage qui avait littéralement disparu, et puis parce que je trouve que c’est un très bon Lapinot, malin, fin, dans la lignée des autres.
Je reste chez Lewis Trondheim avec sa Ralph Azham et son 10e tome. Les aventures continuent, ça se développent bien, on sent qu’il sait où il va et qu’il ne cherche pas à faire durer. Toujours un énorme plaisir de retomber dedans!
Ensuite, il y a Philippe Squarzoni et sa série Homicide, cette année, c’était le tome 2. En fait, il adapte le livre de David Simon qui a inspiré la fameuse série Sur Ecoute. C’est vraiment brillant comme BD. Froid certes, mais d’une finesse et d’une psychologie impécables! C’est passionnant de voir comment la police travaille, c’est parfaitement mis en scène par Squarzoni, qui, plus habitué à des BD d’enquêtes documentaires, réussit à mettre son talent de documentaliste au service d’un récit riche et puissant.
Il y a ensuite la BD Pause de Fabcaro qui est peut-être le mec le plus drôle en BD en ce moment. Cette BD m’a fait découvrir son oeuvre majeur, Zaï zaï zaï zaï, humour absurde et critique acerbe de notre société. ICi, avec Pause, il se met dans la peau d’un auteur qui n’a plus d’inspiration, c’est parodique, très inspiré, drôle! Une chouette découverte!
Je terminerai sur TER de Rodolphe et Dubois. Une BD magnifique, mystérieuse, dans un univers de science-fiction crédible qui donne envie d’en savoir plus. Je crois que le tome 2 est déjà sorti d’ailleurs!
Voilà en gros ce qui m’a frappé sur les BD sorties en 2017!
Bien sûr, j’ai eu des gros coups de coeur sur des BD et romans d’autres années (la jeunesse de Picsou, tellement bien, j’ai adoré le roman La Forteresse Noire que j’ai trouvé captivant!), mais pas tant que ça finalement!
tout ce dont tu parles me donne envie de le lire, tu aurais fait un bon libraire bd : )
Lapinot n’était pas mort ?
Ah ah! C’est gentil!
Si, en effet, Lapinot était mort, mais je sais pas si tu les as lus, mais il alternait entre des histoires réalistes et des récits fantastiques ou dans d’autres univers.
Là, ça se passe dans un univers parallèle en gros! C’est une chouette pirouette qu’il expédie dès la première planche!
http://www.actuabd.com/local/cache-vignettes/L720xH1021/lapinot_page_1-fc7b0.jpg
je ne me souvenais pas des récits fantastiques (ou alors je n’ai lu que les histoires réalistes ?), jolie pirouette !
La servante écarlate et le gang des rêves pour moi.
Sûrement des autres mais j’ai plus envie tête. J’ai peu lu et peu aimé j’ai l’impression cette année.
J’ai lu 40 pages ces deux derniers mois, j’ai l’impression que je rame, que rien ne me captive.
Je note ton pavé, c’est le genre qui pourrait m’intéresser (quand j’aurai le temps !)
J’ai commencé la fille dans le brouillard de Donato carrisi, j’avance pas…
le gang des rêves je me souviens que tu m’en as parlé et je suis sûre que je vais aimer
la servante écarlate cela m’intéresserait de le lire même si je connais un peu trop l’histoire car j’ai vu la série (et j’ai eu Captive en cadeau il a l’air super )
j’avance tout doucement dans mon pavé (mais cela ne me dérange pas), cela me plait beaucoup
Merci pour les idées ! Moi j’ai adoré « Petit Pays » qui parle du Burundi… Bon Réveillon à toi !
je l’ai lu aussi (cette année ? j’ai un doute), un livre à l’écriture puissante
Belle année 2018 à toi
non je n’écris pas non plus dans les livres,
et comme toi je n’arrive pas à passer à la liseuse (et pourtant j’en ai une dans un coin, je sais même plus où d’ailleurs),
j’ai hâte d’en savoir plus sur ton gros pavé du moment…
bisous
la liseuse avec tes voyages cela pourrait être pratique (mais on perd le plaisir de feuilleter, de toucher le papier, de revenir en arrière si besoin, etc)
le pavé avance tout doucement, j’ai fini un poche entre temps mais j’en reparlerai c’est certain !
Je plonge dans la réflexion sur les livres tant aimés, dont voici une liste :
. les buveurs de lumière de Jenni Fagan
. Le Grand Marin de Catherine Poulain
. Fleur de neige de Lisa See
. L’amie prodigieuse d’Elena Ferrante ! (le 18 janvier 2018 paraîtra le Tome 4 en français).
. Seule Venise de Claudie Gallay
. Alex de Pierre Lemaître
. La ballade de Lila K de Blandine Le Callet
. Le Garçon de Marcus Malte
Bonne lecture 2018.
le grand marin j’avais beaucoup aimé, j’avais l’impression d’être en mer avec elle !
les buveurs de lumière j’en ai entendu parler en bien plusieurs fois
c’est pour très bientôt le prochain tome d’Elena Ferrante !
De Claudie Gallay je n’ai que lu (et aimé) les Déferlantes
Pierre Lemaitre, je le note !
La ballade de Lila K je l’ai lu mais là tout de suite je serais bien incapable d’en dire mots (une histoire de mariage ?)
Bonnes lectures 2018 à toi aussi : )