J’ai fini de lire Cent millions d’années et un jour hier soir mais je me suis dit que tant que j’avais les idées claires à son sujet, autant les coucher très vite sur le clavier (et puis après un week-end rempli de fournitures scolaires, rangement et ménage, j’avais besoin d’une récréation !).
Les dinosaures ça t’intéresse ?
Je n’ai pas de fascination particulière pour les dinosaures, je n’ai jamais rêvé d’être paléontologue lorsque j’étais gamine mais malgré tout, l’histoire de cet homme qui décide, a 50 ans, de partir en expédition dans la montagne entre la France et l‘Italie, à la recherche d’un squelette de dinosaure, c’est précisément cela, avant tout, qui m’a donné envie de le lire.
Et puis j’ai mis mes chaussures de randonnée
Et j’ai suivi les pas de Stan (le personnage principal de Cent millions d’années et un jour) mais aussi d’Umberto, de Gio et de Peter. J’ai eu mal aux jambes, le vertige, froid. J’ai frôlé la mort, j’ai espéré. Ce rêve fou de trouver un brontosaure, ce rêve de trésor qui a animé bien des hommes à travers le temps, j’y ai cru.
Pourtant comme Stan « Je n’ai jamais été très à l’aise en montagne. Petit, je la voyais d’en bas, elle s’appelait les Pyrénées, sauf qu’à 6 ans, j’entendais « Pires Aînés ». J’imaginais de grands frères immenses et effrayants, d’une autre race que moi, sans doute méchants. C’est peut être pour ça que nous n’y montions pas. »
Pourquoi Cent millions d’années et un jour est un coup de cœur de la rentrée littéraire
Quand j’étais au collège, l’étude des roches ne m’a jamais passionné, je trouvais cela ennuyeux mais c’était peut être la façon dont on m’a enseigné cette matière qui était ennuyeuse (ou alors j’étais une ado écervelée )). Ici que Jean-Baptiste Andréa parle de pierre, de nature, de neige, il n’y a jamais un mot de trop.
J’ai aimé le goût d’enfance de ce roman : à travers cet homme qui a gardé enfui au fond de lui ce rêve de trésor depuis des années, à travers les souvenirs qui reviennent à la surface au fur et à mesure de l’aventure dont ces 13 minutes de bonheur au cinéma avec sa mère, véritable moment de grâce.
Je me suis très vite attaché à Stan » Je suis parfois maladroit. Blessant, bourru, bête même. Réservé, froid, méfiant. Empoté et désespérant. Mais je ne suis pas un mauvais bougre. J’ai la gentillesse ébouriffée des abeilles, je pique parfois sans m’en rendre compte la main qui m’apprivoise, parce que je crois par habitude qu’elle va m’écraser.«
J’ai été touchée par cet homme qui est devenu paléontologue car il aimait les histoires et qui, à son tour, à travers sa quête, a la possibilité de raconter une histoire.
Cent millions d’années et un jour dit la beauté des saisons, la grandeur de la nature (et l’arrogance de l’homme qui pense pouvoir la contrôler). C’est aussi un huit clos fort entre des hommes :
« J’ai voulu dire quelque chose, partager les miennes, de cicatrices. Lui avouer qu’à 52 ans, je cousais encore mon nom au revers de mes pulls parce que ma mère m’avait expliqué que, comme ça, elle me retrouverait toujours.«
Et si ce qui apparaissait comme un rêve de gamin un peu irrationnel pour un scientifique était un défi, un prétexte à tester ses limites et une façon de régler ses comptes avec les blessures du passé ?
Sensible, beau, puissant !
Aller plus loin :
Jean-Baptiste Andréa a écrit un premier roman, Ma reine, qui a eu de nombreux prix (il existe en poche).
A quoi ressemble un brontosaure ?
10 idées reçues sur les dinosaures
Cent millions d’années et un jour, Jean-Baptiste Andréa, L’Iconoclaste