Le plaisir de la lecture ne connait pas de saison mais quand il fait froid, que les jours sont courts et que les envies de cocooning prennent le dessus, les têtes à tête avec un bon bouquin ont une saveur particulière. Et puis ils peuvent faire oublier les blues de saison, les débuts d’année comme des pages blanches qui filent le vertige en nous emmenant ailleurs dans le temps, dans l’espace et dans d’autres vies. C’est cette idée à l’esprit que j’ai sélectionné 10 poches pour passer l’hiver :
Une publication partagée par bookaddict (@bookaddictlyonnaise) le
9-S’émanciper : La vie invisible d’Euridice Guismao
C’est sûrement parce que j’ai lu Miss Islande il y a peu mais j’ai vu un lien entre ces deux histoires.
Euridice vit à Rio de Janeiro au début du 20ème siècle. Euridice est double : celle qu’elle aimerait être (une femme qui aime créer, écrire) et celle qu’on attend qu’elle soit (attente de ses parents, attente de la maîtresse d’école, attente de son mari).
Enfant, elle est très douée pour la flûte mais envisager qu’elle puisse être musicienne ne fait pas partie des possibles pour sa famille. Mariée, elle est si douée en cuisine qu’elle imagine un livre de recettes et espère pouvoir le publier. Quand elle le montre à son mari, il ricane et est à mille lieux de comprendre qu’elle puisse vouloir être autre chose qu’une femme au foyer.
Euridice étouffe, rêve de liberté dans une société patriarcale, se sent comme invisible car elle n’existe pas telle qu’elle aimerait être.
« Je suis en train d’écrire un livre. Sur l’histoire de l’invisibilité »
Et puis il y a aussi l’histoire de Guida, sa soeur, qui essaie d’échapper à sa condition sociale plus abruptement, en quittant tout.
Ce que j’ai aimé ? Plonger dans ces familles portugaises et dans la culture brésilienne à travers la cuisine (bien entendu j’ai eu envie de préparer un bolo de fuba, des brigadeiros), les radionoveles Le regard de l’auteure sur ses personnages (dont pas mal « hauts en couleur ») : elle ne les juge pas, elle essaie tous de les comprendre, même les moins sympathiques La combativité d’Euridice et de Guida qui ne renoncent jamais vraiment à s’émanciper
10-Etre rital : Une saison en enfance
Une saison en enfance est le dernier poche que j’ai lu en 2019, offert par Peonies_in_october. Je n’ai pas pris beaucoup de notes à son sujet (alors que c’est tellement plus simple ensuite pour en parler) car je l’ai lu dans le train et je me suis complètement laissée entraîner par cette histoire, celle de l’enfance romancée de l’auteur.
André est un petit garçon de 12 ans dont les parents déménagent souvent. Il n’a jamais le temps de se faire des amis, de se créer des habitudes. En arrivant à Genève, il est vu comme un étranger, il est « le rital » pour la bande qui rode au pied de sa barre d’HLM comme pour les élèves de sa nouvelle classe.
Le fait de n’être pas d’ici, le fait d’être habillé « comme un pauvre », les autres vont lui faire payer. Au déracinement, s’ajoutent le racisme et le violence et cette année scolaire signe la fin de l’enfance pour André.
Le retour en Sicile à l’occasion de vacances est une respiration bienvenue dans ce roman sous tension qui m’a laissé avec un amer goût de révolte face à l’indifférence des adultes.
Est ce qu’un de ces 10 poches pour passer l’hiver vous tente ?
Pour retrouver facilement ces 10 poches pour passer l’hiver, épinglez-le surPinterest grâce au bouton Pin situé en haut à gauche de cette photo.
2 Comments
merci pour cette sélection !
de rien : ) et bonne fête à toi !