C’est l’été et comme chaque année, je me suis penchée sur mes dernières lectures pour en piocher quelques unes parfaites pour les vacances. Pas de feel good book dans cette sélection (ce n’est pas mon truc) mais j’ai évité les livres trop sombres (ce que je lis principalement)). Mon critère pour la sélection ? Des poches plus faciles à glisser dans ses bagages surtout lorsqu’on voyage en train et qu’on ne veut pas trop se charger, plus accessibles aussi niveau budget; des romans qui emmènent dans d’autres pays car on n’a pas tous les moyens de partir ailleurs (même si cette année c’est limite branché de partir en France )). Voici donc 5 livres pour voyager cet été édition 2020 !
En Islande : D’ailleurs les poissons n’ont pas de pied
Ah là là comment ne pas parler de Jón Kalman Stefánsson sans s’emballer totalement. Il a une écriture tellement singulière, poétique, belle ! Il a le talent de nous parler de tout : l’amour, la vieillesse, la mort, l’amitié à travers l’histoire d’un homme Ari qui revient dans le sud ouest de l’Islande, une région particulièrement rude. Tout le roman navigue entre présent et souvenirs et c’est à la fois beau et sombre, drôle et mélancolique.
Je l’ai lu très doucement car Jón Kalman Stefánsson est un poète, il écrit de longues phrases comme pour ensorceler ses lecteurs, les prendre dans ses filets et les rendre quasi amoureux (ça marche). Pour moi, cela serait un non sens de lire ses livres très vite, on perdrait une grande partie de leur saveur.
Comme pour Asta, ce n’est pas un coup de coeur, c’est un coup de foudre. Le genre très rare de livre qui, en dehors de toute scène triste, me met la larme à l’œil, parce qu’il a la capacité de raisonner en moi alors qu’il met en scène des vies très éloignées de la mienne.
A Istanbul : La bâtarde d’Istanbul
A la fois drôle et dramatique, alternant passé et présent, La bâtarde d’Istanbul est mon second voyage dans cette ville envoûtante et sûrement pas le dernier.
A travers 4 générations de femmes et deux familles, les Kazanci, Turcs d’Istanbul et les Tchakhmakhchian, Arméniens émigrés aux États-Unis dans les années 20, l’auteure dessine l’histoire d’un pays complexe et contradictoire.
Cela se déguste comme l’asure dont il est question dans le livre …avec curiosité et étonnement !
En Finlande : Derniers mètres jusqu’au cimetière
Jaakko, 37 ans, qui vit à Hamina en Finlande, ne revient pas d’entre les morts mais lorsqu’il apprend que quelqu’un l’empoisonne à petit feu et qu’il n’a plus beaucoup de temps à vivre, il décide de mener l’enquête.
Principal suspect ? Sa femme, qu’il découvre en plein ébats avec un employé de leur entreprise de champignons en rentrant à l’improviste chez lui.
Ce que j’ai aimé
* C’est drôle. Je ne sais s’il y a un humour finlandais, en tous cas j’ai souri très souvent et même ri.
*C’est original (ça change du flic désenchanté / alcoolique / dépressif )
* Un polar bien écrit ça existe ! (traduit par Alexandre André). Ce n’est pas un hasard si Antti Tuomainen a été nommé « Roi d’Helsinski noir »
* Je n’ai pas deviné le dénouement.
En Irlande : Le chant de la pluie
J’avais dit qu’il n’y aurait que des poches dans les 5 livres pour voyager cet cet été mais je voulais absolument remettre en avant Le chant de la pluie car il a réussi à me transporter ailleurs pendant le confinement, ce qui n’était pas une mince affaire.
Si vous avez envie de vous retrouver en Irlande, c’est ce livre qu’il vous faut !
Ma chronique complète à lire ici.
A Rio de Janeiro : La vie invisible d’Euridice Gusmao
Euridice vit à Rio de Janeiro dans une famille de classe moyenne dans les années 50. Euridice est double : celle qu’elle aimerait être (une femme qui aime créer, écrire) et celle qu’on attend qu’elle soit (attente de ses parents, attente de la maîtresse d’école, attente de son mari).
Enfant, elle est très douée pour la flûte mais envisager qu’elle puisse être musicienne ne fait pas partie des possibles pour sa famille. Mariée, elle est si douée en cuisine qu’elle imagine un livre de recettes et espère pouvoir le publier. Quand elle le montre à son mari, il ricane et est à mille lieux de comprendre qu’elle puisse vouloir être autre chose qu’une femme au foyer.
Euridice étouffe, rêve de liberté dans une société patriarcale, se sent comme invisible car elle n’existe pas telle qu’elle aimerait être. « Je suis en train d’écrire un livre. Sur l’histoire de l’invisibilité »
Et puis il y a aussi l’histoire de Guida, sa soeur, qui essaie d’échapper à sa condition sociale plus abruptement, en quittant tout.
Ce que j’ai aimé
*Plonger dans ces familles portugaises et dans la culture brésilienne à travers la cuisine (bien entendu j’ai eu envie de préparer un bolo de fuba, des brigadeiros), les radionoveles….
*Le regard de l’auteure sur ses personnages (dont pas mal « hauts en couleur ») : elle ne les juge pas, elle essaie tous de les comprendre, même les moins sympathiques. ▪️
*La combativité d’Euridice et de Guida qui ne renoncent jamais à s’émanciper.
D’autres livres pour voyager cet été
Ma sélection 2019 : 10 livres pour voyager cet été
Ma sélection 2017 : 5 livres à lire cet été
Une sélection de livres 100 % Islande
2 Comments
Merci pour ton partage, tu m’as donné envie de lire La bâtarde d’Istanbul ! Je vais me l’acheter pour mes vacances de cet été 🙂
j’espère qu’il te plaira alors : )