Est ce que vous êtes parti en cette fin d’année 2021 ? Moi je me suis offerte une escale de quelques jours dans les Hébrides extérieures, une archipel d’îles au Nord de l’Ecosse. J’ai pris un bimoteur pour atterrir sur l’île de Lewis et je me suis imprégnée peu à peu des lieux pendant les 422 pages du roman L’île des chasseurs d’oiseaux de Peter May.
Peter May et moi
J’ai entendu parler de la trilogie écossaise (dont L’île des chasseurs d’oiseaux est le volet 1) il y a, il me semble, quelques années sur le compte @leslecturesdalice (que je suivais bien avant Instagram, du temps où les blogs avaient le vent en poupe). Et puis Peter May a croisé ma route plusieurs fois : sur l’étal d’une librairie, dans une conversation privée avec plusieurs lectrices me le conseillant vraiment. Maintenant que j’ai ENFIN commencé à lire cet auteur, je me réjouis des autres titres à découvrir.
Journal de lecture De l’île des chasseurs d’oiseaux
Ce n’est pas systématique mais j’ai tenu un journal de lecture où j’ai noté les dates de début (29 décembre) et les dates de fin (2 janvier) de ma lecture, comme une date de début et de fin de voyage. J’ai noté les lieux, les mots que je ne connaissais pas, mes impressions, certaines citations. Je me suis amusée à chercher des photos de cette Ecosse à la fois sauvage et inhospitalière.
Malgré le vent quasi constant, la pluie tombant à l’horizontale, les maisons mal chauffées et les personnages trempés jusqu’aux os régulièrement, je suis tombée sous le charme de Crobost, Stornoway et autres endroits cités. J’ai retrouvé dans les descriptions une nature pas forcément accueillante mais toujours surprenante comme dans la littérature islandaise.
Mais de quoi ça parle ?
Finn, personnage principal et policier , n’est pas retourné travailler depuis plusieurs semaines suite à un drame personnel. Il est envoyé sur l’île de Lewis, île où il a grandi et sur laquelle il n’est pas retourné depuis 18 ans car un meurtre y a été commis.
Son retour est aussi une plongée dans son enfance qui se traduit par des chapitres où le « je » remplace le « il » du narrateur omniscient. Peter May construit son roman de manière à ce que les habitants de l’île interrogés dans le cadre de l’enquête soient déjà « connus » du lecteur grâce aux flash-backs. C’est fort habile et toujours subtil.
Il avait l’impression d’être un fantôme hantant son propre passé, errant dans les rues de son enfance.
Pourquoi L’ile des chasseurs d’oiseaux est un coup de coeur ?
Le lieu est envoûtant !
Le ciel est toujours changeant et les arc-en-ciel très fréquents, les plages sont sauvages et désertes, quant au rocher aux oiseaux atteignable après 8h de navigation dans une mer déchaînée :
« L’An Sgeir faisait à peine un kilomètre et demi de long sur une centaine de mètres à son point le plus large. Il n’y avait pas de terre, pas d’herbe, ou d’endroit plat, pas de plages. Juste un rocher surgissant de la mer, couvert de merde. J’avais du mal à imaginer un lieu plus inhospitalier. »
Peter May a, en plus, un sens de l’observation très aigu qu’il décrive une scène en bord de mer à marée basse, une tempête en pleine mer ou une soirée entre ados qui tourne mal.
Finn est un homme blessé et perdu mais ni alcoolique ni taiseux
Vu ce que traverse Finn dans sa vie personnelle, j’avais peur de me retrouver avec un personnage un peu « stéréotypé » qui noie son chagrin dans l’alcool et qui ne décroche pas deux mots.
Mais Finn échappe aux clichés du genre. On apprend peu à peu pourquoi il est parti, pourquoi le retour est douloureux, comment il s’est comporté par le passé et en quoi cela peut éclairer le présent. Le personnage de Finn s’étoffe à travers les « mini-histoires » qu’il a eu avec tel ou tel habitant et en particulier avec Marsaili, son premier amour.
Du suspense !
L’île des chasseurs d’oiseaux nous embarque sur une île avec une culture et une ambiance singulières, des personnages souvent malheureux car coincées dans des situations qu’ils n’ont pas décidé. Néanmoins il s’agit bien d’un polar avec son enquête, ses suspects et surtout une tension qui va crescendo à mesure que les langues se délient et que les secrets bien enfouis surgissent.
Bref j’ai adoré chaque page de ce roman et j’ai hâte de retrouver Finn et cet endroit incroyable dans le prochain épisode de cette trilogie écossaise.
Et vous vous connaissiez ?
L’île des chasseurs d’oiseaux, Peter May, traduit de l’anglais par Jean-René Dastugue, Babel Noir.
2 Comments
J’ ai lu cette trilogie et j’ avais beaucoup aimé les descriptions, les personnages, l’ écriture , l’histoire.
j’ai hâte de découvrir la suite !