J’ai la larme plus facile que le rire quand je lis et des éclats de rire j’en ai eu en lisant le dernier roman de Fabrice Caro. C’est déjà une bonne et solide raison il me semble pour vous conseiller de lire Samouraï.
Samouraï : De quoi ça parle ?
Alan, le personnage principal du roman, s’est fait larguer par Lisa. Avant de le quitter pour un universitaire spécialiste de Ronsard, elle lui a conseillé d’écrire un roman sérieux. Au bord d’une piscine qu’il « garde » pour ses voisins, Alan explore les pistes d’un roman sérieux. Origine familial ou enquête reprenant un faits divers (à la Philippe Jaenada ? c’est ce que je me suis demandée mais je ne sais pas si l’auteur avait cette référence en tête), plus notre auteur veut être sérieux et plus il est drôle.
Pourquoi ça me plait ?
Fabrice Caro est né en 1973, nous avons donc pas mal de références communes, ce qui avait provoqué déjà quelques éclats de rire dans Le discours. Il met en scène invariablement des anti-héros et j’ai plus d’appétence pour les anti-héros que pour les femmes fortes qui survivent à tout (un peu un modèle dominant de notre époque).
Grâce à ses dialogues imaginaires avec Claire Chazal, sa scène aux toilettes (décidément il est très doué aux toilettes)), son cinéma intérieur et permanent face au quotidien pourtant au départ le plus banal, Samouraï m’a beaucoup fait rire !
J’ai retrouvé la petite musique si particulière à Fab Caro : un balancement constant entre dérision et tendresse, entre capacité à décortiquer avec mordant les travers de notre époque et une douceur qui évite tout cynisme.
Et puis Fabrice Caro a un sens incroyable de la formule :
Je grimpe d’un cran dans la déprime en constatant qu’elle est plus belle que jamais, et les filles deviennent-elles plus belles parce qu’elles nous quittent ou avions nous fini de voir qu’elles étaient belles et c’est la raison pour laquelle elles finissaient par nous quitter ?
Si ce n’était pas devenu aussi connoté, j’aurais envie de lui dire : Merci pour ce moment !