A l’heure où les températures grimpent et où le moindre petit vent frais est le bienvenu, les stratégies pour ressentir une sensation de frais se multiplient : ventilo et bouteille d’eau glacée, linge mouillée à étaler, jet d’eau sur les jambes (et pour ceux et celles qui ont une piscine, baignade à gogo), glaçon sur les lobes de l’oreille, squattage de parking sous-terrain (pourquoi pas ?). Et si, pour faire descendre le mercure, vous partiez au Groenland ? Bande dessinée ou série, à vous de voir mais à chaque fois l’évocation ou la vue de la neige, de la glace et du froid peut avoir un certain effet rafraichissant.
Sermilik de Simon Hureau
Imaginez que vous êtes jeune étudiant, que vous vous apprêtiez à suivre des études classiques et que soudain comme une illumination, vous décidiez que la seule chose dont vous avez envie c’est de partir vivre au Groenland pour devenir chasseur ? Max Audibert est allé au bout de ce rêve (et c’est loin d’être un caprice d’occidental en mal de sensations fortes car il a construit toute une vie là bas), s’envolant pour un village au milieu du fjord de Sermilik qui donne vraiment l’impression d’être au bout du monde.
Simon Hureau, auteur connu entre autres pour la bande dessinée L’oasis, a décidé de nous raconter son histoire dans Sermilik. Dès les premières pages de la bande dessinée, il donne toute l’ampleur aux paysages du Groenland aux horizons infinis et à la lumière crue. Au fil des pages, il nous fait partager le quotidien de cet « inuit blanc » qui ne connaissait pas un mot de la langue en arrivant et qui, avec beaucoup d’humilité, s’est fait une place peu à peu dans la communauté du village.
Max Audibert a appris à conduire un traineau, à chasser le phoque et à manier un kayak mais aussi à reconnaitre quand la météo ou les éléments naturels sont si dangereux qu’ils peuvent être mortels. Sous les traits de crayon de Simon Hureau, il partage ses doutes, ses peurs, ses victoires et ses grandes amitiés. Il en résulte un récit très intime et personnel sur ce qui donne du sens à une vie pour cet homme.
Sermilik est une invitation à aller vers l’autre quelque soit les fossés culturels et interroge aussi la modernité car même dans ce coin du monde reculé, les choses ne restent pas figées et Max Audibert change plusieurs fois de métier.
Dépaysement assuré tant par la puissance des illustrations de Simon Hureau que par ce quotidien à mille années lumières du nôtre.
Borgen entre Danemark et Groenland
Brigitte Nyborg est de retour, 10 après le dernier épisode de la saison 3 de Borgen. Elle est désormais ministre des affaires étrangères et doit gérer une crise internationale suite à la découverte de pétrole au Groenland. Les scènes se passant au Groeland sont ainsi assez nombreuses et les paysages sont tout simplement incroyables. Inhospitaliers peut être, peu fertiles sans doute, mais magiques et d’une beauté à couper le souffle.
Brigitte Nyborg, quant à elle, voit sa côte de popularité chuter au Danemark suite à ses choix économiques plutôt qu’écologiques (même si bien-sûr on se doute que les bonnes intentions ne peuvent faire figure de politique). Sa côte de popularité a chuté aussi sur mon canapé : je l’ai trouvé manipulatrice, arrogante, ne pensant qu’au pouvoir et de plus en plus soucieuse de son image sur les réseaux sociaux, suivant les conseils d’un coach. Elle est plus dure, plus cynique que dans les saisons principales alors mon capital sympathie je l’ai donné à celui qu’elle nomme ambassadeur de la Danemark dans cette crise autour du pétrole (Asger, à gauche sur la photo).
Pas sûre que cela vous réconcilie avec le monde politique mais les images glacées du Groënland ont vraiment un côté fascinant !
Pour quelques bouffées d’air frais supplémentaires
Pour rester au Groenland, impossible de ne pas penser à Mo Malo. J’ai bien l’intention de lire son dernier roman, Summit, qui mène l’inspecteur Qaanaaq Adriensen sur le territoire hostile de l’inlandais (celui justement où se passe la bande dessinée Sermilik).
Hiver rude, neige, nuit qui tombe à 3h, une autre destination littéraire qui vous apportera une bouffée d’air frais c’est l’Islande bien-sûr avec les romans de Stefánsson, Jónasson ou Ólafsdóttir.
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Et vous alors y a t-il un livre qui vous a donné froid ?