Depuis que je partage mes dessins sur mon compte Instagram principal (oui j’en ai plusieurs )), j’ai pas mal de réactions, d’encouragements (et ça compte beaucoup, merci !) et de questions. On me demande aussi des conseils spécial débutants, ce que je suis encore même si j’ai progressé ces derniers temps. Je me suis dit qu’au delà des échanges, je pouvais essayer de résumer mon expérience sur le blog en espérant que cela serve à des personnes qui, comme moi, n’ont pas suivi d’école de dessin, d’études en histoire de l’art ou en architecture, qui ne savent pas dessiner (je vous assure que c’est mon cas) mais qui auraient envie de se lancer dans le croquis sur le vif, le pastel ou l’aquarelle. J’insiste sur le fait qu’il s’agit juste de MON retour d’expérience, celui qui m’a amené aujourd’hui jusqu’à l’urban sketching ou dessin sur le vif et qu’il y a probablement autant de parcours que de personnes.
Avant l’Urban Sketching, j’ai testé, testé, testé
Tout dépend peut-être des personnalités mais depuis que je me suis penchée sur les feuilles blanches sans grands ou petits carreaux, j’ai testé beaucoup de matériaux, supports différents.
J’ai commencé avec les crayons pastel à la cire qui demandent moins de technicité que l’aquarelle (pas besoin de maîtriser l’eau, son pinceau) même si pour créer des contrastes, des nuances intéressantes, comprendre quelles couleurs choisir ensemble, cela demande de l’entraînement et beaucoup de pratique.
Je me suis lancée en suivant les modèles de Beya Rebaï dont j’admire le travail et par la suite, j’ai essayé de reproduire des photos (souvent de Bretagne) avec ces crayons. J’ai aussi testé plusieurs grammages de papier plus ou moins lisse. Comme j’avais envie de dessiner parfois des choses plus petites, plus détaillées, j’ai demandé en cadeau lors d’un anniversaire des crayons de couleur aquarelables.
Parallèlement j’ai suivi pas mal de tutos en aquarelle des tribulations de Marie, j’ai un de ses kits avec un coffret d’aquarelle Sennelier (le kit bord de mer qui est très bien pour les paysages). Aujourd’hui je me sens plus à l’aise pour acheter des couleurs individuelles selon l’usage et les goûts aussi.
Prendre des cours pour avancer
Au bout d’un moment, j’ai senti les limites des tutos (le pire étant ceux en accéléré qui pour moi n’ont aucun intérêt pédagogique) et je suis passée par pas mal de phases de découragement (cela fait deux ans que j’ai commencé mais il y a eu de longues périodes sans dessin) car je ne progressais pas. J’avoue que j’ai peu fait d’exercices de base, probablement indispensables mais j’ai besoin, à titre personnel, de m’amuser pour apprendre alors dès que quelque chose est trop scolaire pour moi, je zappe !
J’ai eu ensuite la chance de gagner deux cours sur la plateforme Domestika et un cours sur la plateforme Paon. J’ai consacré un article complet à mon expérience d’un des cours sur l’illustration aux crayons de couleur proposé par Zoé Baker sur Domestika. Tous les cours suivent le même schéma, ce qui varie je pense est la pédagogie de l’artiste, s’il sait transmettre des trucs qui sont des coups de pouce ou pas.
Pour le second cours avec Domestika, j’ai choisi le format Carnet de voyage à l’aquarelle d’Alicia Aradilla. Mon rendu était plutôt réussi même si le format de mon carnet était trop petit mais j’ai trouvé que le fait que le cours soit en espagnol (il est bien sûr sous titré en français) ajoutait une difficulté. C’est tout de même plus facile de suivre une consigne qu’on comprend sans avoir à regarder l’écran.
Le cours proposé par le Paon (et gagné grâce à Catherine @catherineart_studio qui peint aussi) était animé par Delphine Priollaud-Stoclet en direct et était consacré à l’urban sketching ou croquis sur le vif, un « courant » du dessin vers lequel je m’oriente de plus en plus depuis quelque temps.
L’artiste nous a d’abord présenté son matériel préféré et indispensable, quelques uns de ses réalisations et à travers elles sa « vision » du dessin (à des années lumière de l’aquarelle botanique par exemple, où il s’agit de reproduire le plus fidèlement possible de ce que l’on voit). Puis nous sommes passés à la pratique en essayant de suivre en direct, et de manière très courte (mais cela fait partie de sa « méthode »), le dessin qu’elle était en train de réaliser, en écoutant aussi tous ses conseils très intéressants.
Ce cours pour moi a été un gros boost. Je crois qu’il m’a décomplexé (on oublie la reproduction, on peut même dessiner des choses à des années lumière de la réalité), m’a fait prendre conscience que tous les dessins ne peuvent pas être réussis et que probablement les artistes passent par des brouillons, des premières versions qu’ils ne montrent pas avant de partager leur travail.
Je pratique, je pratique, je pratique avant de me lancer vraiment dans l’urban sketching
Depuis je me suis fixée comme une routine (je ne vis pas cela comme une contrainte mais comme un plaisir) de dessiner tous les jours, même si j’ai peu de temps, même si le résultat ne me plait pas (c’est le cas très souvent) et spoiler : plus on pratique, plus on progresse !
J’ose aussi prendre comme modèle des photos faites dans la journée avec mon téléphone, la prochaine étape étant de s’installer dans la rue, sur une plage, à la terrasse d’un café et de dessiner, peindre ce que l’on observe, voit. J’avoue que cela me parait encore compliqué ou en tout cas plus compliqué de comprendre la perspective, le jeu de lumière et d’ombres , les proportions in situ. J’ai tout de même comme projet de constituer un carnet de voyage dessiné/peint cet été en Bretagne.
Comme vous le verrez ci dessous, je ne me suis pas encore décidée pour un « style » particulier (je ne parle même pas d’avoir mon propre style). J’aime bien mixer l’aquarelle et les crayons de couleur, ou l’aquarelle et les pastels à la cire ou bien encore l’aquarelle et l’encre/les feutres fins.
Je crois aussi qu’il faut accepter le fait qu’il n’est pas possible de tout apprendre/maîtriser en même temps : le bon dosage de l’eau, le bon dosage des pigments de couleurs, les couleurs qui vont ensemble ou pas, la composition d’un paysage ou d’un tableau, la façon de donner vie, épaisseur, la manière de dessiner des personnes, et j’en oublie !
Je terminerai par un seul conseil côté matériel (si cela vous intéresse, je peux consacrer un article complet à mon matériel actuel, dites moi en commentaire) : si vous voulez vous lancer dans l’aquarelle, prenez du papier coton et pas du papier cellulose (ou réservez le papier cellulose pour les brouillons et exercices mais en sachant que le rendu sera vraiment différent). Le papier coton a un coût c’est certain mais le papier cellulose sèche beaucoup plus vite que le papier coton et pour les fusions, les rendus, les fameuses auréoles cela joue directement !
10 artistes d’urban sketching à suivre sur Instagram
Ils sont une source d’inspiration et j’essaie de me dire qu’ils dessinent probablement depuis des années pour avoir atteint leur niveau. J’aime particulièrement :
Les tasses de café de Barbara Luel
Les carnets de voyage bretons de Gwénaëlle Scharlipp
Les façades d’Evgenia Artyukh
Les paysages marins de Ludivine Alligier
Les instants de vie et bâtiments new-yorkais de Gavin Snider
Les portraits de Marion Rivolier
La dominante rouge des dessins de Charlie Breen
Les fruits de @18pagesofcolour
Les bâtiments de Stephanie Bower
Les devantures de magasin d’Astrid Anna
Sur ce, je vous laisse, j’ai un carnet de voyage vierge à aller récupérer 🙂
4 Comments
Rien de mieux que croquer chaque jour bien que j’ai du mal à m’ytenir En ce moment j’ai envie de tester le croquis au stylo encre ! Tellement de techniques, de matériels, les plaisirs de l’art sont infinis.
je me suis achetée un stylo encre récemment, j’ai pris un modèle sans convertisseur qui glisse bien sur le papier (il y a une boutique à Lyon qui propose plusieurs modèles) . Oui il y a plein de choses à tester !
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