Est ce que seuls les bons écrivains irlandais sont traduits et arrivent sur les tables des librairies ou est ce que les Irlandais ont un don particulier pour l’écriture ? Je me pose sérieusement la question car tous les écrivains irlandais contemporains que j’ai lus jusqu’à présent m’ont paru particulièrement bons ! (Column McCann, Maggie O’Farrel, Robert McLiam Wilson, Joseph O’Connor, Jennifer Johnston, Mike Mc Cormack et le magnifique D’os et de lumière). Je peux ajouter à cette liste deux auteurs découverts cet été en poche : Claire Keegan avec Ce genre de petites choses et Sam Millar avec Poussière tu seras.
Ce genre de petites choses de Claire Keegan
C’est grâce à un article de Télérama que j’ai emmené dans ma valise pendant mes vacances, Ce genre de petites choses. Je ne savais que très vaguement de quoi il s’agissait et j’ai découvert en l’ouvrant l’histoire glaçante dont il est inspiré (je n’en dévoile pas plus, ce serait dommage).
Le roman se situe en Irlande du Nord en 1985 et suit la vie de Bill Furlong, qui livre du charbon pour des foyers mais aussi pour une blanchisserie tenue par des bonnes sœurs. Des bruits courent sur les jeunes filles qui y travaillent et lorsque Bill se retrouve face à l’une d’elle, il se retrouve aussi face à un choix.
Tableau d’une petite ville où tout le monde se connait et où tout se sait très vite, où tout le monde est « de mèche », où le poids de l’institution religieuse est très forte.
Portait d’un héros ordinaire à qui on a tendu la main enfant et qui ne peut balayer son passé juste par souci des convenances et de tranquillité.
Pourquoi j’ai aimé ce roman ?
-la plume est extrêmement juste et fine
-le beau portrait de cet homme
-un roman court mais qui saisit de suite et que j’ai trouvé tout simplement beau
Poussière tu seras de Sam Millar
Sam Millar a un parcours d’écrivain peu banal. Né à Belfast, il est emprisonné en Irlande du Nord une première fois en tant que militant de l’IRA puis aux Etats-Unis pour un braquage auquel il a participé en 1993. A son retour en Irlande, il écrit On the Brinks, son autobiographie et sept romans noirs qui lui valent de nombreux prix.
Et il ne m’a pas fallu 20 pages pour comprendre pourquoi. Dès que j’ai commencé à lire Poussière tu seras, j’ai été frappée par la qualité d’écriture et par le style de l’auteur. Ses personnages prennent vie et épaisseur en à peine un chapitre et je n’avais plus envie de les lâcher pour connaitre la suite.
Le roman s’ouvre par la découverte d’os humains par Adrian, un adolescent élevé seul par son père, ancien flic. Adrian n’en parle pas à son père et le jour où il disparaît, Jack doit mener l’enquête.
Poussière tu seras réunit pour moi tous les ingrédients d’un roman noir qu’on oublie pas : une intrigue dont on a envie de connaitre le dénouement, du suspense, des personnages sombres et poisseux. Au delà de l’histoire peu banale, il est aussi question de culpabilité, de deuil et des relations père-fils, toujours traité avec finesse.
Et vous, vous lisez des écrivains et écrivaines irlandais ?