Dans ce mois de janvier interminable et globalement très gris à Lyon, quel bonheur de se plonger dans le très beau livre illustré de Nicolas Vial, Un brise-glaces sous les Tropiques, pour un voyage dans les eaux chaudes autour de Madagascar en partant de la Réunion.
L’illustrateur et peintre a embarqué sur le navire brise-glaces, l’Astrobale, en tant que peintre officiel de la marine. Je ne savais même pas que cela existait mais si le sujet vous intéresse, sachez qu’il existe le site des Peintres Officiels de la Marine sur lequel on apprend que la qualité de « peintre des armées » (Marine) a été défini par un décret qui date de 1981 mais que ce statut existe depuis 1830. C’est là que j’ai découvert que Nicolas Vial est peintre de la marine depuis 2008 mais qu’il y a des personnalités autres que peintres qui ont eu ce statut (par exemple Jacques Perrin comédien et réalisateur ou Yann Arthus-Bertrand photographe). Enfin si vous vous intéressez particulièrement au dessin et à la peinture, allez voir la galerie.
Nicolas Vial a rempli six carnets de dessins pendant la mission de l’Astrobale (entre autres mission de patrouille et de lutte contre la pêche illégale) et en a tiré ce magnifique livre, Un brise-glaces sous les Tropiques.
M’intéressant au croquis sur le vif, je serais curieuse de savoir comment il a travaillé. Est ce qu’il a dessiné souvent à bord ? Il évoque dans le texte un accident avec de l’encre projeté contre un mur alors que la mer est agitée. Est ce que les illustrations présentées dans le livre sont celles faites dans ses carnets ou ont-elles été retravaillées ? quels médias a-t-il utilisé ? a-t-il colorisé certaines de ces illustrations à postériori ?
En tous cas, j’ai été éblouie par les couleurs qu’il utilise. J’aime en particulier la façon dont il traduit les reflets sur l’eau et celle dont il magnifie les maisons à l’abandon. Il transmet aussi très bien la richesse et la densité de la végétation.
J’ai partagé son émotion et son émerveillement lorsqu’il raconte avoir vu lors de ce voyage des orques, des baleines, des raies, des tortues, des dauphins (alors que l’équipage est forcément plus habitué que lui. J’ai imaginé son étonnement devant cette terre à Madagascar recouverte de baobabs et sa tristesse en voyant au milieu de l’Océan Indien, ses tonnes de déchets portés par les courants sur ces îles désertes au sable blanc.
J’ai noté le nom des arbres évoqués (manguiers, girofliers, eucapyptus, arbres pieuvres, bougainvilliers, euphorbes) pour me documenter plus tard à leur sujet et peut-être les dessiner.
Je suis allée voir des photos de Diego Suarez, ville que Nicolas Vial découvre lors d’une escale mais aussi les peintures d’Hubert Robert, peintre des ruines, cité par l’illustrateur.
Merci pour ce voyage dépaysant par procuration !
Un brise glaces sous les Tropiques, Nicolas Vial, préface de Sylvain Tesson (écrivain de marine, ça existe aussi !), éditions Chêne.