S’il y a quatre visages de différentes couleurs sur la couverture de True Story (qui peuvent être aussi des montagnes), c’est parce que True Story suit la trajectoire de quatre jeunes américains confrontés au souvenir d’un même drame vécu à l’adolescence. Que s’est-il réellement passé ce soir là dans la voiture qui ramenait chez elle, Alice, 16 ans, ivre et inconsciente ? A-t-elle été abusée ou cette version qui s’est répandue comme de la poudre était-elle une très mauvaise blague de deux jeunes garçons voulant se vanter ?
Ce qui est certain, c’est que quelque soit la vérité, ces quatre jeunes gens liés à cette histoire vivent tout au long de leur vie, avec cette histoire et ces conséquences. Leur existence d’adultes sont plus qu’impactées, elles sont modelées par ce passé et Alice, Haley, Richard et Nick sont enfermés dans le même rôle qu’à l’époque des faits.
Pourquoi j’ai particulièrement aimé True Story ?
- Parce que Kate Reed Petty mêle non seulement les époques, les points de vue mais aussi les genres littéraires jouant avec les codes du roman noir, de l’épouvante, du roman épistolaire, du script cinématographique. Certains chapitres pourraient même se lire comme une nouvelle à part.
- Parce que la référence à Misery de Stephen King dans une des branches de l’intrigue est évidente !
- Parce que l’écrivaine nous balade entre vérités et mensonges, qu’on se demande où elle veut en venir et qu’elle construit son roman comme un puzzle
- Parce que True Story pose la question centrale : Comment vit-t-on avec le passé ? explorant toutes les réponses : l’oublier ou l’affronter ? le subir ou travailler sur soi pour apprendre à vivre avec ? se venger ou pardonner ?
- Parce que c’est un livre sur le pouvoir des histoires et lorsqu’on aime lire, on adore ça !
Merci au travail de traduction de Jacques Mailhos qui jongle avec tous les styles avec brio !
True Story, Kate Reed Petty, éditions Gallmeister (collection Totem).