J’ai découvert la plume de Peter Heller il n’y a pas très longtemps avec son dernier roman Le guide (qui aurait cru que j’allais autant aimer un livre qui parle de pêche ?) et j’ai eu la chance de l’écouter parler de son travail dans une librairie de la croix rousse, Vivement Dimanche. C’est ce jour là, que j’ai acheté Céline, un autre titre de cet écrivain américain après avoir longuement hésité entre plusieurs (je sais aujourd’hui que je les lirai tous).
De quoi ça parle ?
Céline est une détective privée spécialisée dans les affaires de disparition. Céline vit à New York, elle a 68 ans et parfois besoin d’oxygène pour respirer, elle n’accepte que des clients qui ne peuvent pas payer et elle garde un certain bagage de son éducation aristocrate.
Un personnage comme celui là, ça pourrait être too much, à la Bojangles (désolée je n’ai pas du tout cru à cette histoire) mais grâce à la plume de Peter Heller, c’est au contraire une femme à laquelle on s’attache assez vite et qu’on aimerait rencontrer.
Au début du roman, Gabriela confie à Céline le soin de retrouver son père disparu il y a 2 ans. L’enquête, à l’époque, a conclu au décès mais son corps n’a jamais été retrouvé et Gabriela a le sentiment que les recherches ont été vite expédiées. Son père devait photographier des ours dans une réserve et les traces de sang trouvées sur les lieux ont été considérées comme des preuves suffisantes.
Pourquoi j’ai aimé Céline ?
Céline a eu un fils d’un premier mariage, Hank. Les rapports qu’elle a avec lui m’ont beaucoup plu. Elle lui écrit des lettres manuscrites dans lesquelles elle lui raconte ses enquêtes et parfois il l’aide à avancer.
Pete, son compagnon actuel, l’aide aussi et c’est encore un personnage que je trouve très réussi, avec une intelligence complémentaire de celle de Céline. Lui analyse, elle est plus intuitive.
La construction du roman est prenante (dur de reposer ce livre) car parallèlement à la progression de l’enquête, l’écrivain nous dévoile des pans de la vie de son héroïne.
Comme dans Le guide, la nature est présente à travers les paysages traversés en voiture pour résoudre l’enquête, mais jamais les descriptions ne sont barbantes ou inutiles. J’ai retrouvé cette approche de la nature basée sur les sensations qui m’avait pu dans Le guide.
Comme Peter Heller est un formidable conteur, il nous offre des petites histoires extraordinaires que j’ai pris un plaisir fou à lire comme celle de cet ours sensé être endormi (je n’en dis pas plus) ou celle de l’enfant qui, un été, à « domestiquer » un Bernard-l’hermite (cela m’a rappelé une plage en baie de Saint Brieuc où le nombre de Bernard-l’hermite était incroyable et il est si fascinant de les observer).
Il faut lire aussi Céline pour la scène mythique qu’il imagine dans la chambre d’un motel où Céline a une crise d’asthme sévère et qui donne lieu à une galerie de portraits savoureux.
Il y aurait bien plus encore à écrire sur Céline tant l’histoire est riche mais j’espère vous avoir donné envie de découvrir la suite par vous même !
Céline de Peter Heller, traduction de Céline Leroy, Babel.