Peut-on encore parler d’amour de manière à la fois inédite et loin des clichés ? Ouvrez le dernier livre de Nicolas Mathieu, Le ciel ouvert, et vous aurez la réponse.
Ce qu’il livre dans Le ciel ouvert ce sont des morceaux d’une histoire d’amour passée, une histoire d’amour clandestine (ce qui la rend d’autant plus forte), une histoire qui fait battre le coeur à 100 à l’heure et rend les mains moites, une histoire qui prend tout l’espace dans la tête. Le genre d’histoire qui donne envie de tout envoyer valser, de dire « merde » aux chefs et aux ordres établis. Il est aussi question dans Le ciel ouvert, dans d’autres textes qu’on peut lire comme des poèmes, d’amour d’un fils à son père vieillissant, d’amour d’un père à son fils grandissant et chaque ligne est juste et émouvante.
Ce n’est pas mon histoire, à moi lectrice qui savoure chaque page en espérant de ne pas la lire trop vite mais je sens et ressens chaque vibration. Etre un grand écrivain c’est à la fois sublimer des moments qui, sous une autre plume, deviendraient banals, comme aplatis tout en sachant leur donner une portée universelle.
Le ciel ouvert est aussi magnifiquement illustré par les dessins d’Aline Zolko, des dessins de visages, de corps, de couples, des dessins enflammés, vifs, vibrants aussi bien par la palette choisie que par les traits, des dessins qui font écho aux textes.
Aucune ville ne peut contenir l’immensité de ton départ et le vide qui occupe maintenant ta place entre mes mains.
A l’orée des grands incendies, nous aurons au moins eu ça, la bière, le sel et la pénombre d’une chambre où l’on marche pieds nus, nos veilles aux yeux plissés, et le petit matin à trente deux degrés déjà, les draps qui claquent dans le vent dehors et le bleu de la mer, nos enguelades et la catastrophe de tes reins.