Pour une fois, je me souviens précisément comment l’envie d’essayer la linogravure a germé dans mon esprit (et comment j’en suis arrivée à tester un atelier de linogravure). J’ai vu l’illustratrice et graphiste Adolie Day montrer sur Instagram comment cette année, elle avait réalisé ses cartes de voeux du dessin à l’impression grâce à la linogravure. Je me suis repassée sa vidéo plusieurs fois pour regarder ses gestes et son matériel.
Rapidement, je me suis renseignée sur le sujet, déformation professionnelle oblige et j’ai lu quelques articles sur le sujet pour comprendre le principe. La source que j’ai trouvée la plus complète à ce sujet est le site La tit’Fabrik dans sa partie blog qui permet d’en savoir plus sur le choix des papiers, des encres, du matériel et revient également sur toutes les étapes. J’ai aussi commencé à suivre le travail d’artistes spécialisées dans la linogravure sur les réseaux sociaux.
Celle qui mettait la charrue avant les boeufs : le matériel que j’ai acheté
Comme l’envie d’essayer s’imposait de plus en plus (petite voix intérieure positive : vas-y, fonce ! /petite voix intérieure négative : ne t’éparpille pas comme d’habitude !), j’ai commencé à m’équiper avec le souci de limiter mon budget et aussi l’encombrement car j’ai un tout petit bureau déjà encombré au maximum.
J’ai acheté :
- un kit de gouges (les outils qui servent à creuser le lino ou la plaque de gomme)
- deux mini plaques à gommer (ce qui devient un tampon ou un modèle à encrer et imprimer)
- un cutter pour découper
- deux couleurs d’encre à pigments à poser directement sur le tampon (la seconde solution consistant à acheter un rouleau, un bac et des peintures à l’eau, ce que j’avais vu sur la vidéo d’Adolie Day)
J’étais partagé entre l’idée de m’y mettre rapidement (voix intérieure enthousiaste) et la nécessité de finir d’abord le challenge 100 Day Project et ma série de dessins sur les îles bretonnes (voix intérieure raisonnable).
Et puis signe ou hasard, j’ai vu passer un atelier d’initiation dans un lieu que je connaissais, facilement accessible et un jour où je ne travaillais pas. Je me suis inscrite !
Celle qui suivait un atelier de linogravure en ayant encore peur de tout rater
Il faut savoir une chose à mon sujet, c’est quoique je fasse, je pars toujours du principe (voix intérieure casse-bonbon) que je ne vais pas être à la hauteur, que je vais (me) décevoir (voix intérieure cherchant la fameuse approbation paternelle). Hier je lisais le dernier roman d’Isabelle Boissard, Camille va aux anniversaires (que j’ai autant aimé que son premier !), de nombreuses phrases ont fait écho mais celle-ci en particulier :
[…] quoi que je fasse, je me sentirai illégitime.
Bref lorsque j’ai vu que j’étais seule avec Maslau (Laurène), l’artiste graveuse qui proposait cet atelier, intérieurement c’était un peu la panique. D’autant plus que les gravures de Maslau sont magnifiques, en particulier toute sa série de bâtiments lyonnais d’une précision incroyable (voix intérieure qui se compare toujours aux plus douées qu’elle). Heureusement j’ai tout de suite senti que Laurène était patiente, douce, dans l’échange et que je n’étais pas là pour prouver quoique ce soit mais juste pour passer un bon moment et me confirmer (ou pas) que je devais essayer la linogravure.
Du dessin (voix intérieure qui a un minimum de cohérence : dessine une des cafetières italiennes que tu aimes !) à l’impression finale, j’ai suivi tous les conseils données et toutes les étapes. L’étape qui consiste à creuser dans la plaque de gomme est (pour moi) particulièrement relaxante, presque « méditative » dans le sens où miracle, mon esprit ne pensait à rien, concentré uniquement sur le geste (c’est tellement reposant !).
Plus d’une heure après, ma première impression est née ! Le moment où on retourne la feuille et on découvre le dessin, c’est vraiment un instant satisfaisant malgré toutes les imperfections de ma première linogravure.
(on dirait un peu que j’ai la tremblote ))
Celle qui continuait une fois chez elle
Parce qu’il faut battre le fer tant qu’il est chaud (seconde expression qu’on n’utilise plus aujourd’hui, dirait ma fille), parait-il, une fois de retour chez moi, j’ai retravaillé mon tampon. Je me suis rendue compte alors que je n’avais pas de gouge aussi petite et précise que l’une de celles utilisées pendant l’atelier (voix intérieure : si tu avais attendu avant d’acheter !) et que le rendu de l’encre jaune ne me plaisait pas (au départ j’avais commandé un jaune orangé plus dans les teintes que j’utilise dans mes dessins mais la référence était en rupture).
Le lendemain de l’atelier, j’ai poursuivi mes essais avec des idées d’association (crayons de couleur et linogravure/ pastels à l’huile et linogravure) qui m’étaient passées par la tête. J’ai remarqué que lorsque je participe à un atelier ou à un cours en ligne, cela « rebooste » toujours ma créativité.
Un atelier de linogravure et après ?
Cet atelier de linogravure m’a permis de savoir que c’est une activité qui me convient (une certaine lenteur et un peu de patience). Je ne sais pas encore ce que je vais graver sur les deux petites plaques qui m’attendent mais j’ai d’autres idées avec le tampon cafetière que j’ai créé.
Grâce aux échanges avec Maslau, je sais aussi quels seront mes prochains achats pour continuer à m’équiper.
A suivre avec de nouvelles expérimentations, des livres que j’ai commencé à feuilleter et des artistes dont j’admire le travail.
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