Je sors à peine de la lecture très riche de Mon autre, le premier livre de Herbjorg Wassmo que je lis (et pas le dernier), j’ai mis pas mal de temps pour le finir (550 pages) par manque de temps et fatigue, j’ai pris peu de notes et le souci est que j’ai besoin de notes pour pouvoir parler de mes lectures. Je voulais néanmoins laisser une petite trace ici, moins éphémère que les réseaux et surtout vous dire, si vous lisez ce billet de blog, que si vous aimez les histoires d’amour à la fois intemporelles et actuelles, pas gnangan, alors il faut vraiment lire Mon autre !
Cette histoire d’amour c’est celle de Rut et de Gorm qui se sont connus enfants, ont mené leur vie et qui vont se rencontrer vraiment une fois les enfants plus grands, les mariages (ratés) derrière eux. Ce qui les rapproche c’est la créativité d’abord : elle est une peintre figurative reconnue qui expose à Berlin, Oslo ou New-York. Il dirige une entreprise familiale au nord de la Norvège mais va reprendre des études de littérature. Ils ont aussi la même liberté chevillée au corps, aucun n’entrave le destin de l’autre, aucun ne se sacrifie pour l’autre, aucun ne considère l’autre comme sa propriété.
Elle est l’Autre de sa vie. Non pas celle qui doit lui appartenir. Celle qu’il doit aimer.
Ce qui les rapproche également c’est la résilience face à des drames personnels : un quand elle était plus jeune et suite auquel elle a quitté l’île où elle est née, où vivent encore ses parents et son fils et où elle ne veut plus remettre les pieds ; un plus récent qui touche Gorm alors qu’il est en voyage à Paris avec Rut et qui, en cercles de plus en plus larges, impacte le reste de sa vie et de ses choix.
Ce que j’ai particulièrement aimé dans Mon autre
La construction narrative qui alterne les points de vue de Rut et de Gorm sur une même période permettant de comprendre comment l’un et l’autre vit les mêmes événements et le décalage entre ce qu’on laisse paraître et les tourments intérieurs qui nous agitent
L’amour et l’art au coeur de ce roman
Les paysages norvégiens bien plus qu’un simple décor (toutes les scènes en particulier dans cette maison qu’ils achètent au bord de l’eau et dans laquelle ils vivent lorsqu’il fait beau)
La complexité si bien transcrite par la plume de l’écrivaine et par sa traductrice François Helde des relations humaines
Mon autre, Herbjorg Wassmo, Gaïa, 2024.