Il en va des romans irlandais comme des romans islandais. Le fait que l’intrigue de Retour à Belfast se passe en Irlande et que l’auteur soit irlandais est pour moi un argument suffisant pour que j’ai eu envie de lire ce premier roman (et en parlant roman irlandais Le chant de la pluie est sorti en poche et si vous avez envie d’être transporté en Irlande côté campagne, c’est LE roman à lire en ce moment avec en prime un temps parfaitement raccord avec le mois de novembre).
En avançant dans ma lecture de Retour à Belfast, je me suis posée la question « est ce autobiographique ? »en me disant qu’il y avait peu de chance pour qu’il puisse vraiment inventer tout ce qu’il raconte en étant aussi juste. C’était avant de lire :
Si ce subtil et complexe roman d’apprentissage sonne aussi juste et tape avec une telle force, c’est avant tout parce qu’il est largement autobiographique. Rolling Stone
De quoi ça parle ?
Le roman s’ouvre sur une scène de bagarre dans une soirée. Déjà dans une situation économique précaire, Sean, le narrateur, est condamné à une centaine d’heures de travaux d’intérêt public et à une amande assez élevée. C’est comme si tout le tirait inexorablement vers le bas : ses copains qui zonent sans fin, son frère Anthony qui porte son passé et s’abîme dans la drogue et l’alcool, son logement sans eau chaude et chauffage, ses petits boulots toujours aussi mal payés, son diplôme de littérature obtenu à Liverpool mais qui ne lui ouvre aucune porte.
Retour à Belfast est le portrait saisissant d’une Irlande pauvre, marquée par ses relations tendues avec les « Brits », le portait d’une classe ouvrière qui tente de sortir la tête de l’eau mais que tout pousse à se noyer. Cela aurait pu être désespérant mais c’est plutôt rageur, pas dépourvu d’humour. Et puis, s’il n’y a pas d’événement spectaculaire (on est pas dans un film américain), des micro-décisions, des relations (celle avec Mairead en particulier mais aussi le rôle de sa mère qui en a bavé toute sa vie mais est un soutien infaillible) vont détourner un chemin qui semblait tout tracé.
Ce que j’ai appris en lisant Retour à Belfast
-Black Mountain est une grande colline qui surplombe la ville de Belfast
– El Divino est un night club où le narrateur travaille
– Divis Tower est le nom d’un quartier mais aussi d’un immeuble
-les taxis noirs sont les moins chers à Belfast
–« Spirit of Belfast » est une sculpture de Dan George située sur Arthur square
-Claddagh est un symbole irlandais qui représente l’amitié (les mains), l’amour (le coeur) et la loyauté (la couronne) et associé à un village de pêcheurs de l’Ouest de l’Irlande. Cela se porte en bague sur l’annulaire de la main gauche . Si la pointe du coeur est vers l’extrémité des doigts, cela signifie que la personne est fiancée, si la pointe du coeur est vers le corps alors la personne est mariée.
-Shankill road est un quartier protestant où il y a eu un attentat à la bombe et où les muraux sont nombreux
-Bobby Sands est un résistant irlandais, responsable provisoire de l’IRA, député, emprisonné en 1981 il fait une grève de la faim de 66 jours à laquelle il ne survit pas. Aujourd’hui un mural dans Belfast lui est consacré
-la prison d’Armagh est évoquée et le traitement des femmes dans cette prison
-La colline de Cave Hill est décrite comme la plus belle vue sur la ville