Caché au fond d’une ruelle en bas des pentes de la Croix-Rousse, ce tout petit jardin lyonnais est singulier par son emplacement. Je ne sais pas si c’est le plus petit de Lyon mais c’est probablement le plus calme. J’y suis allée un vendredi matin de beau temps sans projet précis, juste l’envie de flâner et en rentrant je l’ai dessiné comme pour garder une impression de ce moment en solitaire.
En poussant la grille de cet espace vert de la ville de Lyon, le ton est donné : interdit aux chiens et aux jeux de ballons. Ne vous attendez pas pour autant à un jardin luxuriant : les poiriers palissés (qui permettent la cueillette à portée de main) donnent juste leurs premières fleurs blanches. La végétation n’occupe qu’une petite parcelle.



Ce qui frappe dans ce petit jardin lyonnais, c’est la couleur ocre des façades autour, la galerie couverte en arrière blanc avec ses colonnes. Ne partez pas trop vite, les marches que vous apercevrez montent jusqu’à un jardin partagé. La serre qui s’y trouve m’a tout de suite fait penser aux jolies serres dessinées par Katie Moody.

Quelques tulipes bordent le potager, une table est prête à accueillir ceux qui voudront boire un verre après avoir travaillé la terre (ou peut-être plus prosaïquement posé outils et boutures).


Le jardin partagé n’est bien entendu pas ouvert au public mais retournez-vous, la vue depuis le haut des escaliers est plutôt jolie, non ?

En sortant, j’ai levé la tête vers le ciel et j’ai aperçu les jeux de reflet dans la fenêtre juste au dessus de moi (ça a son avantage d’être toujours un peu dans la lune )).

J’ai eu tout de suite, envie de la dessiner cette fenêtre et en rentrant j’ai ouvert mon carnet de croquis, celui qui me sert à tous les essais, cela qui part dans tous les sens, celui aussi où je pratique parfois des exercices.
J’ai cherché d’abord quelles couleurs j’allais utiliser pour constituer une palette avec mes pastels à la cire et puis je suis passée à l’étape croquis.

J’ai travaillé d’abord avec des crayons de couleur et j’ai d’ailleurs commencé mon dessin avec du jaune ocre en couleur de fond des façades, cette teinte exacte n’existant pas dans les néocolor II de Carandache (pastels à la cire que j’utilise depuis le début). Et puis j’ai passé une seconde couche, sans trop appuyer d’abord (j’aime bien travailler en couches successives) avec le rose saumon, une nuance que j’utilise souvent et qui se prête bien à pas mal de coins à Lyon.
Récemment je me suis achetée une table à dessin (n’imaginez pas quelque chose de grand, c’est comme un présentoir qui s’incline plus ou moins et qu’on peut poser sur un bureau) et c’est sur ce support que j’ai continué à travailler. Cela change la perspective et je ne m’y suis pas encore habituée. Je pense que c’est pour cette raison que mon angle de vue dans le dessin final est différent de la photo qui m’a servi de modèle.


Permettez-moi de ne pas vous livrer l’adresse exacte de ce lieu. Si vous acceptez de vous perdre dans les ruelles des bas des pentes, vous finirez par tomber dessus et le plaisir en sera d’autant plus grand.